Transition en douceur


Un polynésien nous a dit l’autre jour “vous avez fait trop de pas ici, maintenant vous ne pouvez plus repartir!”. Et pour dire vrai, depuis que nous avons quitté Mooréa, il y a cette lourdeur dans nos corps, cette espèce de scotch qui accroche encore. On le décolle en douceur, et cette période de transition à Tahiti permet de lâcher-prise avant de partir sur Hawaii.

Délier l’attachement que nous avons créé sur ce lieu, nous en avons besoin pour avancer plus libres.

Les transitions n’ont jamais été faciles pour moi, alors pour faire simple, j’ai longtemps fait très vite. Très vite comme quand on enlève un pansement, pour souffrir une bonne fois pour toute sans faire traîner.
Le souci dont j’ai peu à peu pris conscience, c’est qu’en faisant cela c’est comme si j’y laissais des petits bouts de moi.

Alors j’apprends, que plonger dans ce qui résiste, en le regardant franchement dans les yeux, c’est faire de la place pour le neuf. Laisser le temps faire son oeuvre sans nier ce que je ressens, c’est autoriser de vraiment faire le petit deuil de ce que je dois lâcher. Et ainsi tout est doux et simple.

Hier soir, nous avons assisté à un magnifique coucher de soleil. Au loin Mooréa, et entre nous et elle, il y a eu cet instant suspendu : une baleine est apparue… un court instant, avant de replonger vers les profondeurs de l’océan. Quel joli clin d’oeil de la nature, pour nous amener à lâcher-prise, et nous aussi replonger dans le courant de notre aventure.

“Sortir de sa zone de confort”, est-ce que cela implique de se faire violence et de “s’arracher” pour aller vers ce que nous pensons que nous devrions être ou faire ? Ou peut-on laisser nos pas et notre intention nous guider pour que tout se fasse, quand il est temps, et doucement ralentir ?

« A chaque seconde, nous pouvons renaître. Chaque seconde peut marquer un nouveau départ. C’est un choix. C’est ton choix. » Clearwater